Biographie

 

    Sunny War Cloud, de son vrai nom Robert Rancourt, est né à Montréal le 10 mai 1956, de parents inconnus (possible que ce soit un père de race blanche et d’une mère amérindienne). À l’âge de 1 mois, il est adopté à l’Orphelinat de Chicoutimi par son père adoptif Yves Rancourt et Blanche Larouche. À l’âge de 5 ans, le jeune Robert voit son premier gala de lutte au centre Georges Vézina de Chicoutimi  et c’est le coup de foudre. Il est surtout impressionné par les prouesses d’Édouard Carpentier, qui deviendra son idole à part entière dans ce sport.

 

    En été 1967, à l’âge de 11 ans, Robert Rancourt ira voir son idole sur le ring, puis s’inscrit au Gymnase de Chicoutimi, dont le propriétaire était Dan Walker aussi promoteur de lutte dans la région, lieu dans laquelle Carpentier fait son entraînement lors de ses passages au Saguenay Il parvient à le rencontrer pour lui demander des trucs pour devenir lutteur. Celui qui allait devenir son entraîneur plus tard lui conseille de s’entraîner, de se maintenir en forme, de bien manger et de bien dormir. Il avait mentionné au jeune Robert l’importance d’entretenir son corps telle une machine bien huilée. Sans compter qu’il voyait en lui un homme déterminé à vouloir faire de la lutte son futur métier.

 

    Après quelques années d’entraînement, il commençait sa carrière de jeune premier de la lutte en luttant à la Salle Du Rocher de Chicoutimi le 27 septembre 1970. Pendant ce temps, il avait été camelot, puis pompiste dans une station d’essence pour pouvoir payer son équipement de lutteur. À dix-huit ans, il avait 3 paires de bottes de lutte et quelques costumes.

 

    L’école n’était pas son fort pour lui, le français et la géographie fût ses seules matières fortes. Du reste, il rêvait de faire carrière à la lutte professionnelle, et voyager dans des contrées lointaines pour pouvoir exercer son métier. Ses voyages commencent lorsqu’il va une fois par mois à Montréal, aux Loisirs St-Jean Baptiste, sous les ordres de Pat Girard, en plus des galas de lutte qu’il disputait dans sa région natale de Jonquière et Chicoutimi, ainsi qu’à la Malbaie et d’autres endroits.

 

    Ses emplois étaient variés : il avait travaillé comme journalier à la Compagnie Price Forestier puis l’Alcan, été portier dans des bars, chauffeur de taxi ainsi que d’autres emplois, tout en continuant de lutter. C’est en 1983, il décida de tout risquer pour devenir lutteur à temps plein. Il est embauché à Lutte Internationale, et suit des cours de lutte avec son idole devenu son professeur, Édouard Carpentier. Un autre futur compagnon de route, Nelson Veilleux, suit les mêmes cours que lui et allait devenir plus tard un gaillard qu’il a affronté à plusieurs reprises, soit Brick Crawford.

 

    Il fit l’émission « Les Étoiles de la Lutte » sous le nom de Robert Rancourt. Cependant, regardant les ambitions passées de son élève, Carpentier lui suggère de changer son nom de lutteur. Il avait su que Rancourt avait des origines amérindiennes, et que partout, les lutteurs amérindiens avaient la côte populaire chez les amateurs, peu importe l’endroit. C’est ainsi qu’il devient en 1984, le lutteur Sunny War Cloud, un lutteur dont la stature rappelait les anciens War Eagle et Billy Two Rivers, grandes vedettes de la Lutte Grand Prix. Les promoteurs de Lutte Internationale, Gino Brito et Dino Bravo, ont accepté l’idée de Carpentier.

 

    Entretemps, Sunny War Cloud avait appris de lutteurs très expérimentés, et d’ici la fin de la promotion Lutte Internationale, il était adulé tout partout. Cela lui ouvre les portes vers l’Europe, en particulier en Allemagne et en France avec Brick Crawford, puis des tournées en Afrique du Sud et en Israël. Puis de retour au Canada, ce fût avec Grand Prix Wrestling de la famille Dupré aux Maritimes, puis chez Stampede Wrestling. C’est Tokyo Joe, qui avait lutté jadis au Québec, qui lui donne l’opportunité, le rêve de tout lutteur vivant, soit d’aller lutter au Japon, sous les ordres d’Antonio Inoki. Il y passa une bonne période en compagnie de Phil Lafond, Gerry Morrow et Bad News Allen, qui fut ses compagnons de voyage. En 1985, Sunny War Cloud et Brick Crawford ont travaillé à la WWF, lors de Maple Leaf Wrestling.

 

    Cependant, ses voyages et son désir de réussir ont été minés par un adversaire beaucoup plus redoutables qu’Abdullah the Butcher ou Steve Strong, soit la dépendance à la cocaine. Il avait aussi pris des stéroides, mais sa dépendance à la poudre blanche a presque miné ses chances d’aller plus haut (en passant, lors de cette année 1991, cela aurait été profitable car la WWE avait vraiment besoin d’un Indien. Ils avaient choisi Tatanka au lieu de Sunny, qui était introuvable). En décembre 1991, avec peu de combats et revenu à Jonquière avec rien dans la poche et un salaire de misère comme journalier, il avait atteint le fond du baril. Il s’est inscrit à une thérapie de six mois, thérapie très sévère qui lui a sauvé la vie. Dès lors, il n’a plus jamais touché à la drogue. Cependant, il avoue que c’est toujours un dur combat de combattre une dépendance aux stupéfiants.

 

    Entretemps, il s’est remis à l’entraînement et va lutter entre autres à la ICW (Inter Championship Wrestling) de Ludger Proulx, à Montréal, ainsi qu’à des fédérations diverses, comme la SPW (Super Pro Wrestling) d’Henri Dostie à Drummondville, la CWC (Canadian Wrestling Championship) de Serge Rochon ou la FCL (Fédération Canadienne de Lutte) de Réjean Desaulniers, en Mauricie. Il a frappé plusieurs fois à la porte de la grande fédération, soit la WWE, mais sans succès. Même chose pour la WCW, malgré qu’il a participé à un gala de cette fédération au Centre Molson (Bell) en avril 1997.

 

    Côté lutte québécoise, Sunny a aussi lutté pour la tournée de relance de la lutte avec Jacques Rougeau en 1995, puis avec Lutte Internationale 2000 en 1999. Puis après avoir participé à quelques galas de la « Northern Championship Wrestling » (NCW), il décide en Septembre 2000 de lancer à Québec, la Canadian Championship Wrestling (CCW) avec Kevin Martel. La fédération a du succès dans la Vieille Capitale, plusieurs jeunes lutteurs de la région en feront partie et gradueront dans d’autres fédérations, sans compter les visites de fédérations extérieures comme la ICW de Montréal ou la JCW (Jonquière Championship Wrestling ) de sa région d’origine, le Saguenay.

 

    Cependant en 2003, la dure réalité des fédérations indépendantes oeuvrant dans des petites salles comme le Centre Mgr Marcoux et les difficultés administratives vont forcer Sunny War Cloud à fermer la fédération et à tout vendre à un autre groupe, qui formera la Extreme Wrestling Revolution (EWR), une fédération qui aura aussi sa part de succès dans la Vieille Capitale.

 

    Sunny War Cloud en profite donc pour visiter des fédérations et encourager les jeunes, surtout la NCW, la FCL, la CPW, la IWS et bien d’autres fédérations qui ont eu le plaisir de le voir en action. Sans compter les amateurs de lutte de St-Pascal de Kamouraska, qui profitent d’une carte de lutte spéciale en fin juillet lors de l’Exposition agricole.

 

    Après un passage à la CWA (Canadian Wrestling Association) et la NWA Québec, Sunny a pris une retraite forcée d’un an suite à une phlébite. Entretemps, le lutteur écrivait une chronique, soit « Sous la Tente », qui a débuté en 2000 et est toujours publié sur le web. Ses propos racontent surtout son expérience, mais aussi la réalité de la lutte indépendante d’aujourd’hui, hors des circuits traditionnels dirigés par Vince McMahon.

 

    De retour à l’action en 2006, Sunny War Cloud a pu lutter à quelques autres fédérations, dont la Portneuf Wrestling Association (PWA), la Global Entertainment Wrestling (GEW) et la Ultimate Extreme Wrestling. Malgré qu’il a dépassé la cinquantaine, Sunny War Cloud ne semble pas vouloir s’arrêter, mais il avoue bien qu’un jour, il devra laisser ce qui a été une partie de sa vie, soit le ring de lutte.

 

    De nos jours, entre son travail d’agent de sécurité, de déneigement l’hiver, et la vie paisible avec sa troisième conjointe Karen, Robert Rancourt a une vie bien tranquille et comblée. Il a cinq enfants, dont 3 filles et deux garçons, dont un a lutté à la JCW.

 

    Du reste, le combat de Sunny War Cloud est loin d’être terminé, car abstinent et n’ayant plus touché à aucune drogue comme jadis dans la passé, il prêche beaucoup les mérites d’une bonne forme physique, leçon qu’il tiendra toujours de son idole Édouard Carpentier. C’est le fait d’avoir une discipline stricte que Robert Rancourt, a pu vaincre ses démons intérieurs et pu avoir la chance de pouvoir à nouveau assouvir sa passion, soit de lutter sur le ring.

 

Références : Article de Linda Boucher dans « Revue Lutte » (1981), Entrevue avec Pierre Bouchard dans Québeclutte, les Chroniques Sous la Tente, article de Francis Proulx (internet), Slam Wrestling (date d’anniversaire, mais pas grand-chose…)

 

Auteur : Claude J.Leduc, avec la collaboration de Sunny War Cloud.

 

 

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